lundi 6 décembre 2010

La lutte des classes est une guerre pour un butin - la spoliation de la productivité ancestrale. Comment en finir avec la lutte des classes ?

par Yanick Toutain
6/12/2010



Le post-marxisme est le marxisme du 21° siècle.

2) NÉGATION DE LA NÉGATION
La négation – par ce post-marxisme - de la lutte des classes en temps que principal moteur de l'Histoire est tout à fait conforme avec la deuxième thèse philosophique (et donc matérialiste et dialectique) de Engels, la négation de la négation.
La mise en lumière de la lutte des classes – en tant que facteur fondamental de l'évolution historique - par Karl Marx fut la négation de la classe capitaliste et de sa prétention à en finir avec l'Histoire, la prétention de la bourgeoisie des machines à l'éternité d'une société bourgeoise pseudo libérale.

La mise en lumière de la lutte des strates comme étant le PRINCIPAL moteur de cette Histoire humaine (et donc AVANT la lutte des classes) est donc la négation de la négation.

1) TRANSFORMATION QUANTITE QUALITE
C'est la transformation quantité qualité (première thèse philosophique de Engels) qui, en tant que conséquence de la croissance numérique de la strate des innovants qui a mis cette lutte des strates sous les projecteurs conceptuels.
Cette croissance numérique de la strate des innovants est conjointe de la croissance de sa partie corrompue, le groupe des innovants atteints de pathologie consumériste et qui forment la couche innovante de la classe innovoise.
[Faisons ici un rappel – pour la clarté pédagogique : la classe bourgeoise a été, pour partie, formée de membres de la strate innovante. Les Thomas Edison, les Bill Gates, les Roland Moreno et autres créateurs de Google sont à la fois des innovants réels (avec une productivité historique positive gigantesque) membres de la strate des innovants et à la fois membres de la classe capitaliste. Les capitalistes actionnaires de la Ferme Générale étaient – eux, ainsi que leurs collègues armateurs esclavagistes de Nantes, du Havre et de Bordeaux, - des membres de la strate des parasites : leur productivité historique n'est ni nulle ni positive. Elle est clairement négative : leur activité a repoussé vers le futur l'avènement d'une société formée d'innovants.
La classe innovoise, l'innovoisie est elle aussi formée de trois couches : les innovois innovants, les innovois répétants et les innovois parasites. Ce dernier groupe est largement formé des membres du groupe des vautours que sont les « ayants-droits ».
Il suffit de placer sur un dessin plat les trois classes sociales principales et de visualiser trois hauteurs correspondantes aux trois strates pour comprendre l'articulation classes-strates.]

Mais cette croissance numérique du nombre des découvreurs, des inventeurs et des créateurs, si elle pèse positivement sur la société est néanmoins extraordinairement freinée par la lutte des strates en faveur des parasites et des répétants.
En cet automne 2010, la lutte entre les fainéants qui veulent se mettre en vacances éternelles à l'age de 60 ans et les larbins de la couche parasitaire de la classe capitaliste qui veulent, in fine, aligner les premiers sur le régime – 50 euros par mois – des Mingong Chinois de Bernard Arnault ou des esclaves – 50 euros par mois – de Vincent Bolloré, est symptomatique du retard extraordinaire que prend l'Histoire réelle.
Pour autant, cette lutte de strate verrouillée de la fin de la dernière décennies du 20° siècle et de la première décennie de 21°siècle, fut néanmoins le « moteur épistémologique » de la production des concepts de « productivité historique », de « lutte des strates », de « productivité ancestrale », de « droits d'auteur ancestraux».
Et donc du concept de SPOLIATION ancestrale.

3) INTERPENETRATION DES CONTRAIRES
Depuis les débuts du paléolithique, les innovants furent le moteur de l'Histoire : la liste des technologies qui permirent d'améliorer les techniques de chasse, de pêche, et même de cueillette est gigantesque.
Dès cette époque, les membres de la strate des innovants durent lutter contre la sclérose des travailleurs répétants.
Cependant, ils partageaient le fruit de leurs découvertes avec leurs prochain.
Nul brevet, pas de collecte SACEM.
La découverte était un partage entre être humains.
Mais, qu'il soit bien clair que le progrès fut strictement et uniquement le produit de l'activité de ces ancêtres innovants : les répétants nous auraient maintenus dans la stagnation et la sclérose. Comme ils le font encore maintenant : il suffit d'aller dans une classe d'école pour découvrir la bêtise du répétant moyen*.
Mais ce fut la découverte de ce qu'étaient les plantes et leurs propriétés ainsi que l'invention de l'agriculture qui permit – par la constitution d'un surproduit social – le développement de la strate des parasites.
Le paléolithique, par sa faible productivité n'aurait pas permis à un groupe de gangster de survivre longtemps.
L'agriculture produisit donc les guerres de rapine et l'esclavage : la lutte des classes pouvait commencer.
Seulement voilà : de quoi était fait le butin ? D'où provenait le contenu de ce que volaient les membres de « classes exploiteuses » ?
Du travail des paysans ?
Mais, ce travail, d'où était issue son haut niveau de productivité ?(si l'on compare productivité au néolithique à la productivité du paléolithique).
La réponse est simple : ce différentiel provient exclusivement des découvertes et inventions de membres de la strate des innovants.
Eux et eux seuls sont la cause de ce que le travail humain de l'année moins 10000 est dix fois plus efficace que le travail de l'année moins cent mille.

Quand une dactylo utilise « Word », le gain de productivité ne lui appartient pas : à part quelques manœuvres qu'un enfant de 8 ans apprend rapidement, elle n'a strictement aucun mérite de cette efficacité gagnée (correction rapide des fautes de frappe, stockage des textes etc etc....).
Est-ce à dire que la totalité de la valeur des gains de productivité devrait aller dans les poches de Bill Gates et des auteurs de Windows ?
Cette vision des choses oublie un léger détail !

S'il fallait payer des droits d'auteur à chaque usage d'un logiciel, il faudrait aussi accepter que soient collectés les droits d'auteurs pour les logiciels qui auront permis l'écriture de Word. Payer pour les auteurs du microprocesseur 6502 , du microprocesseur 6809 etc …..
Mais ces gens, pour écrire l'architecture du 6502 ont utilisé les nombres créés par mes ancêtres de la fin du néolithique. Ils utilisent les mots inventés par mes ancêtres.
Le fait que ce soit aussi les leurs ne justifie rien.

Articulation entre lutte des strates et lutte des classes : INTERPENETRATION DES CONTRAIRES
Ce qu'il faut comprendre, c'est donc l'interpénétration des contraires que sont les classes et les strates.
En effet, il faut comprendre que les classes sont nées sur la spoliation ancestrale des membres de la strates des innovants.
C'est le fait que leur activité sociale ne soit pas reconnue qui a permis le commencement de la lutte des classes.
La lutte des classes c'est la lutte pour le partage du butin volé aux innovants.

A partir du moment où toutes les découvertes et toutes les inventions ont été utilisées par quiconque sans aucun respect du travail de ceux qui en furent à l'origine, ce différentiel de productivité, cette différence de production entre un humain ignorant, travaillant à main nue et un humain ayant appris à utiliser des mots, ayant appris les possibilités de l'agriculture etc..... c'est ce BUTIN ANCESTRAL que vont s'arracher les CLASSES SOCIALES.
Quand un esclavagiste contraint un esclave à travailler, ni l'un ni l'autre n'accepterait de prendre en considération le fait que la valeur d'un humain – sans le produit de la strate des innovants – ne vaut quasiment rien.
La quasi totalité de la production humaine est le résultat du travail des innovants.
Les autres – les travailleurs répétants – ne font qu'utiliser les découvertes et inventions d'une strate qui n'est pas la leur.

Quand les diplômés d'Occident – cette méprisable classe formoise spoliatrice– exigent 1500, 2000, 3000 euros par mois, ils sont en lutte de classe contre leurs collèges de la classe bourgeoise spoliatrice.
Ils se battent pour le butin colonial.
Ils se battent – comme en cet automne 2010 – pour s'approprier le fruit du travail des Camerounais de Kienké ou des Mingong de Pékin.
Ces deux classes sociales (en apparence exploiteuses) se battent pour voler la « plus-value » coloniale.
Les formois au nom de leur « plus-value formation » qui serait le résultat de leur productivité formation, les bourgeois au nom de l'efficacité économique de leur marché de la subvention et de la corruption organisées.
Mais, en réalité, au premier niveau, c'est du butin colonial qu'il veulent s'arroger la possession.
Cependant, ce « butin colonial », lui-même, est une négation du fonctionnement réel de l'économie.
Les paysans de Kienké, quand ils travaillent et sont payés – pour la pousse et la récolte de l'huile de palme – 50 euros par mois..... en réalité, leur travail VAUT MOINS QUE CELA.
Le travail humain, quel qu'il soit ne vaut que quelques fractions de centimes d'euros;

En effet, la seule valeur réelle, c'est l'accumulation de SAVOIR, l'accumulation d'INNOVATIONS.
Ce que le paysan de Kienké devrait toucher ce ne seraient pas les 50 euros qui lui sont versés par Vincent Crassus Bolloré et ses kapos de la SOCAPALM, ce seraient 1000 euros par mois....
A quel titre ?
Tout simplement au titre de la PRODUCTIVITE ANCESTRALE !

Tous les humains sont les héritiers des membres de la strate des innovants. Des innovants qui innovent depuis plus de 3 millions d'années.

Et la production mondiale appartient ni aux possesseurs des terres, ni aux détenteurs des usines, ni aux propriétaires de leurs diplômes, ni aux innovants actuels, ni aux « organisateurs » ni à quiconque aura truqué la science économique pour en faire une apologie pro-domo de son activité..... le production mondiale, elle appartient aux enfants des innovants..., aux enfants d'Adam et Eve.

Nous sommes – à part égale – propriétaires des Fruits des Arbres du Jardin des Enfants d'Adam et Eve.

Le post-marxisme est à la fois un égalitarisme scientifique (au sens que Marx donnait à ce qu'il appelait « socialisme scientifique ») et à la fois un « égalitarisme utopique » mais surtout un « égalitarisme programmatique ».
En effet, la construction de la science progresse en même temps que le combat concret pour des revendications concrètes.
Le combat en faveur de 1000 euros pour la consommation et 300 euros pour l'investissement est aussi un outil pour la production conceptuelle.

Il faut donc dépasser cette contradiction entre « description du présent et du passé » et « description du but qu'il faut atteindre ».



L'interpénétration des luttes des classes et des strates rend cela urgent.
La mise en œuvre de ces deux mesures sonnera le glas de la lutte des classes. La révolisation, la révolution de civilisation que cela sera, amènera l'humanité à franchir une nouvelle étape. En entrant dans l'Histoire.



* Ce que je faisais en janvier 1982 dans ma classe n'est fait que dans moins de …. 5 % des classes, selon une évaluation personnelle...

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